Exposition: «Lieu de la mémoire: un musée contre l'oubli»

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Bibliothèque centrale (A-M100)
400, rue Sainte-Catherine Est
Montréal (QC) Canada  H2L 2C5

L’Université du Québec à Montréal (UQAM) accueillera «Lieu de la mémoire: Un musée contre l’oubli», une exposition itinérante soulignant l’importance du respect des droits de la personne. Conçue par le Museo de la memoria y los derechos humanos (Musée de la mémoire et des droits de la personne) à Santiago, Chili, cette exposition se veut un geste réparateur pour des milliers de Chiliens qui ont dû quitter leur pays après avoir été incarcérés et torturés par l’État chilien entre 1973 et 1990.

Le Museo, inauguré en 2010, a comme mission de faire connaître les violations systématiques des droits de la personne commises durant la dictature au Chili, d’éviter la répétition de gestes qui portent atteinte à la dignité des personnes, et de restituer leur dignité aux victimes et à leurs familles.

Exposition

«Lieu de la mémoire: Un musée contre l’oubli» a été adaptée pour diffusion au Canada par Carmen Gloria Quintana, Gaston Ancelovici, Sergio Gutiérrez et la communauté chilienne de Montréal. Son montage à l’Université du Québec à Montréal a été réalisé avec la collaboration des Études supérieures en muséologie et l’Association des étudiants à la maîtrise et au doctorat en muséologie. L’exposition est organisée autour de trois thèmes – le coup d’État, la résistance et la liberté – et présente des œuvres tirées d’une collection de photographies montrant la répression de la dictature et la lutte du peuple chilien pour la démocratie, ainsi que des affiches de la résistance et de la solidarité internationale réalisées par des Chiliens en exil entre 1973 et 1990. Ces œuvres témoignent de l’ampleur du mouvement de solidarité à l’extérieur du Chili. Une série de vidéos de la collection du Museo, dont certaines comportent des témoignages de victimes, fait aussi partie de l’exposition.

Dans le cadre de la programmation autour de l'exposition, une journée d'étude et des activités de médiation, telles que des visites guidées par des membres de la communauté chilienne qui ont subi les violations des droits de la personne, sont prévues. Les guides partageront leurs histoires et accompagneront les visiteurs qui le souhaitent.

De plus, des affiches provenant des archives du Centre de recherche en imagerie populaire (CRIP) de l’UQAM seront exposées en parallèle dans les vitrines de la Bibliothèque centrale, afin de poser un regard sur l’histoire sociale et l’imaginaire politique du Québec depuis l’arrivée des réfugiés chiliens.

«Les événements qui sont survenus au Chili ont fracturé l’histoire de plusieurs familles. Nous espérons que suite à son passage au Canada, l’exposition pourra voyager dans d’autres villes où se sont installés des Chiliens», affirme Carmen Quintana, attachée scientifique à l’Ambassade du Chili, conceptrice de l’exposition itinérante. Mme Quintana est arrivée au Québec comme réfugiée suite aux violations des droits humains pendant la dictature. «L’État chilien a une dette envers tous les exilés chiliens. Le Musée de la mémoire et son exposition itinérante sont une main tendue par l’État pour demander pardon aux Chiliens, leur demander pardon pour ce qui s’est produit.»

«L’opportunité offerte à l’UQAM de travailler avec la communauté chilienne autour des thèmes touchant les droits de la personne est très importante. Monter cette exposition à la Bibliothèque centrale a été l’occasion pour le Service des bibliothèques de l’UQAM et les Études supérieures en muséologie de mettre à la disposition des étudiants en muséologie un laboratoire d’expérimentation dont on rêve depuis longtemps», souligne Jennifer Carter, directrice des Études supérieures en muséologie de l’UQAM. «Ce projet permet aux étudiants en muséologie de s’approprier nos espaces d’exposition, de mettre en pratique leurs connaissances, de collaborer avec plusieurs professeurs et de tisser des liens avec différents groupes de recherche», ajoute Louise Guy, directrice de la Bibliothèque des arts et de la Bibliothèque de musique de l’UQAM.

Le Canada et le Québec en particulier ont accueilli un nombre important de Chiliens qui sont partis de leur pays d’origine pour des raisons humanitaires ou économiques pendant la dictature. Au Canada, cette communauté compte environ 25 000 personnes, et au Québec, plus de 8 000. Les exilés qui ont fui vers le Québec ont reçu l’appui de la société québécoise, qui les a aidés à s’intégrer, et les a soutenus dans leur lutte pour retrouver la démocratie au Chili.

Journée d’étude – 28 janvier 2016

9 h 30 à 17 h / Local A-M204

Dans le but de contextualiser l’exposition du Musée de la mémoire du Chili, le comité scientifique a organisé la journée d’étude «Violence d’État, mémoire et justice», afin de créer un espace d’échange et de discussion sur les différentes thématiques qui traversent cette exposition. «Ainsi, affirme Carolina Ferrer, professeure au Département d’études littéraires de l’UQAM, cette activité s’articule autour de trois axes: Remémorations du gouvernement de l’Unité populaire chilienne, Regards croisés sur la dictature chilienne de 1973-1990 et L’État et les droits de la personne au Canada et ailleurs. En particulier, nous avons voulu privilégier la participation des étudiants aux cycles supérieurs qui travaillent sur ces sujets de recherche et qui représentent plus de la moitié des conférenciers.»

Appuis

L’exposition est rendue possible grâce au Musée de la mémoire et des droits de la personne du Chili et du ministère des Affaires étrangères du Chili, avec la collaboration de la communauté chilienne de Montréal. Son adaptation et montage à l’Université du Québec à Montréal sont réalisés avec la collaboration de l’Association des étudiants à la maîtrise et au doctorat en muséologie, du Centre de recherche sur l’imagerie populaire (CRIP), du Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT), du Comité pour les droits humains en Amérique Latine (CDHAL), de la communauté chilienne de Montréal, des Études supérieures en muséologie, de la Faculté des arts, de Figura-Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire, du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), du Groupe de recherche sur la muséologie des droits de la personne, du Groupe de recherche sur les espaces publics et les innovations politiques (GREPIP), de l’Institut du patrimoine, du Service de l’audiovisuel et du Service des bibliothèques de l’UQAM.

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