L'Acte littéraire à l'ère de la posthistoire

 à 

Salon Jacques-Viger
82, rue Sherbrooke Ouest
Montréal (QC) Canada  H2X 1X3

Argumentaire

Qu’en est-il aujourd’hui de la portée sociopolitique de la littérature, dans un monde privé de projet de société ? Après une période marquée par de grandes figures d’intellectuels attachés à l’engagement de l’écrivain (Sartre, Camus, Aragon, Malraux…), puis une autre où la littérature s’est résolument tournée vers l’expérimentation formelle (du Nouveau Roman à Tel Quel en passant par les différentes avant-gardes…), serions-nous revenus, en notre époque dite posthistorique, à ce que Mallarmé appelle « l’action restreinte de la littérature », confinée au seul champ poétique ou esthétique, sans efficience dans le champ social ou politique ? A-t-on affaire à un repli, à un retrait, pour ne pas dire à une débâcle, qui amènerait les auteurs à se retirer dans la thébaïde de leur œuvre ? Ou encore s’agit-il d’un rejet de la littérarité au profit d’une pure littéralité qui se muerait en enquête historiographique ou journalistique visant à saisir la réalité sans aucune volonté de la transformer ?

Le colloque vise à caractériser le type d’« efficacité symbolique » propre à la littérature des trente dernières années, soit depuis le moment où nous avons commencé à affubler du préfixe post- un nombre sans cesse croissant de termes qui nous permettaient jusque là de nommer notre réalité : post-modernité, post-histoire, post-humanité, etc. Entre le repli esthétique dans l’œuvre et le rejet éthique de l’œuvre, entre la quête d’une autonomisation complète de la littérature face au champ social ou idéologique et la requête d’une dissolution totale de la parole littéraire dans le discours social ambiant ou les pratiques telles le journalisme, l’historiographie et les sciences humaines, n’y a-t-il pas une tierce position dans laquelle se trouvent de nombreux écrivains d’aujourd’hui, qui consiste à redéployer par-delà tout formalisme et tout fonctionnalisme, qui autonomise ou instrumentalise la littérature, ce qu’on peut appeler la  dimension anthropologique du fait littéraire, grâce à laquelle l’écriture peut être vue comme un acte à part entière, à la fois spécifique et générique, agissant sur l’ensemble des réalités humaines et, au premier chef, sur la vie commune ou le partage de la vie sensible ?

Programme 

Jeudi 1er octobre

9h00 Mot de bienvenue

Qu’est-ce que l’acte littéraire ?

Président de séance : Jean-Pierre Vidal

9h15 Philippe Daros (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

La reprise critique de l’héritage : l’acte littéraire aujourd’hui

9h45 Pierre Ouellet (UQAM) 

Une nouvelle économie symbolique : le littéraire au cœur du politique 

10h30 Pause

Fins de l’histoire, fins de la littérature ?

Président de séance : Jean-François Hamel

10h45 Alexandre Prstojevic (INALCO)

L’archive historique et le merveilleux : la sortie du postmoderne ? 

11h15 Alexandre Gefen (Université de la Sorbonne - Paris 4)

Fin de l’intransitivité ou fin de la littérature ?

12h00 Repas

Qu’est-ce que la posthistoricité ?

Président de séance : Philippe Daros

14h00 Raffaele Donnarumma (Université de Pise)

Sommes-nous dans la posthistoire ? Mythes et représentations de la contemporanéité

14h30 Pierluigi Pellini (Université de Sienne)

Descriptions postmodernes

15h15 Pause

Quelle apocalypse pour la littérature ?

Président de séance : Pierre Ouellet

15h30 Jean-François Bourgeault (Collège Saint-Laurent)

Il n’y a plus de délais : la littérature à l’ère de l’apocalypse technique

16h00 Jean-Pierre Vidal (Université du Québec à Chicoutimi)

L’apocalypse des sens : une vie éternelle, enfin, pour la littérature ?

Vendredi 2 octobre

Témoignage, transmission

Présidente de séance : Catherine Mavrikakis

9h15 Michel Biron (Université McGill)

L’acte de témoigner

9h45 Marie-Pascale Huglo (Université de Montréal)

Scènes réalistes : le récit en actes

10h30 Pause

Puissance et impuissance de la littérature

Président de séance : Pierluigi Pellini

10h45 Christine Baron (Université de Poitiers)

Figures de l'invivable et littérature

11h15 Daniele Giglioli (Université de Bergame)

Dispositifs d’impuissance

12h00 Repas

Transformation, transmutation

Président de séance : Jean-François Bourgeault

14h00 Étienne Beaulieu (Collège de Drummondville)

La puissance révolutionnaire de l’essai littéraire 

14h30 Guillaume Asselin (Collège Marie-Victorin)

Politique de la dissidence

15h15 Pause

L’acte littéraire dans les Balkans

Président de séance : Alexandre Prstojevic

15h30 Marie Vrinat-Nikolov (INALCO)

L'acte littéraire comme empathie dans l’oeuvre de Gueorgui Gospodinov

16h00 Alexandre Jerkov (Université de Belgrade)

Autonomus post and post-autonomus literature. More on literary theory then on Serbian fiction

17h00 Cocktail

Samedi 3 octobre

Identité et reconnaissance

Président de séance : Alexandre Gefen

9h15 Patrick Imbert (Université d’Ottawa)

L’acte littéraire dans l’esthétique de la reconnaissance

9h45 Didier Coste (Université Bordeaux-Montaigne)

Le familier et son double

10h30 Pause

Le dicible et le visible

Président de séance : Éric Dayre

10h45 Paul Chamberland (UQAM)

Seul, le poème parle

11h15 Sylvano Santini (UQAM)

Performer l’indétermination ?

12h00 Repas

Une politique de l’après

Présidente de séance : Denise Brassard

14h00 Eric Dayre (École normale supérieure de Lyon)

Sur quelques usages récents de « faillir » : le fait littéraire entre (post-)histoire et (post-)philosophie

14h30 Filippo Palumbo (Collège Edouard-Montpetit)

La tâche de l’écrivain à l’époque de la posthistoire

15h15 Pause

Refaçonner le territoire

Président de séance : Patrick Imbert

15h30 Sherry Simon (Université Concordia)

Politiques de la carte romanesque : Zone de Mathias Énard

16h00 Simon Harel (Université de Montréal)

La route et la loi du père : La Route de Cormac McCarthy

17h00 Mot de clôture


 

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