Exposition 'Mutations : les métiers d'art au Québec depuis 1930'

En cette année 2015, décrétée l’année des métiers d’art par La Fédération canadienne des métiers d’art, le Musée des maîtres et artisans du Québec est fier de faire valoir sa mission exclusive par la conception et la présentation simultanée de l’exposition Mutations, les métiers d’art au Québec depuis 1930, projet réalisé grâce à un partenariat exceptionnel avec le Musée de l’Amérique francophone.

Seul musée au Québec consacré à la recherche, au collectionnement et à la diffusion des œuvres de métiers d’art d’ici, le Musée des maîtres et artisans du Québec met en valeur le travail des créateurs d’objets faits main au Québec. Or l’univers des métiers d’art souffre du manque de recherches académiques sur la culture matérielle « originale » du Québec. Tributaires d’un préjugé défavorable envers les métiers manuels, les métiers d’art ne sont pas enseignés au niveau universitaire, peu de critiques s’y intéressent et la formation des commissaires reste souvent issue d’initiatives personnelles ne bénéficiant d’aucun support organisationnel.

De la modification des habitudes de consommation au changement graduel d’adhésion à une certaine appartenance nationale de la clientèle, en passant par l’accroissement exponentiel de l’importation d’objets fonctionnels à petit prix, les objets créés au Québec ont pourtant subi au cours des huit dernières décennies d’innombrables bouleversements dans leurs pratiques comme dans leur finalité. Soucieux de partager ces problématiques, c’est donc avec beaucoup d’espoir qu’en équipe avec le Musée de l’Amérique francophone nous avons conçu cette exposition au titre éloquent – Mutations, les métiers d’art au Québec depuis 1930 – et à la formule originale en deux volets – l’un à Québec à partir du 24 novembre, l’autre à Montréal dès le 7 octobre.

Le commissaire de l’exposition Bruno Andrus, souffleur de verre et doctorant en histoire des métiers d’art, nous explique dans l’exposition et dans la publication d’accompagnement les causes historiques de ces mutations. Il nous propose une vision matricielle inclusive qui place les métiers d’art au cœur de continuums croisés, allant des méthodes artisanales aux procédés industriels, de l’objet utilitaire à l’objet symbolique. Son discours rafraichissant permet aux métiers d’art de mieux faire reconnaître la valeur et l’utilité de leur production, de soutenir leur évolution et d’assurer leur subsistance.