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Salle 3165
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Montréal (QC) Canada  H3N 1X9

Sujet largement médiatisé depuis une dizaine d’années, l’usage de médicaments psychotropes et autres substances psychoactives à des fins d’amélioration des performances académiques a fait l’objet de débats intenses autour des dimensions normatives et morales du phénomène, telles que le dopage, la tricherie, l’iniquité. L’usage non médical de médicaments psychotropes a également donné lieu à de nombreuses études dans le champ des toxicomanies. Cependant, aucune de ces deux approches ne permet une analyse approfondie des dynamiques sociales qui sous-tendent ce phénomène. De fait, une approche sous l’angle des toxicomanies ne prend pas en compte le fait qu’une partie importante des utilisateurs de «smart drugs» sont des utilisateurs de faible intensité (Quintero, 2009; Smith & Farah, 2011). Par ailleurs, la focalisation sur les enjeux moraux en tant que principaux déterminants de ces pratiques occulte le fait que, selon les quelques études ethnographiques existantes, ces pratiques de recours aux «smart drugs» sont largement perçues par les étudiants comme banales (Pennay & Moore, 2010; Quintero, 2012), voire même, comme partie intégrante de la «culture universitaire» (DeSantis, 2008). En se fondant sur les résultats d’une enquête préliminaire, la conférencière proposera une approche sociologique ainsi que des pistes pour approfondir l’étude de ce phénomène complexe.

Conférencière

Johanne Collin, sociologue et historienne, est professeure à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Elle est également directrice du MÉOS, équipe de recherche FRQSC sur le MÉdicament comme Objet Social. Elle est l’auteure de plusieurs articles et ouvrages dont Le médicament au cœur de la socialité contemporaine (2006). Ses recherches portent sur les pratiques cliniques et les raisonnements thérapeutiques reliés au médicament ainsi que sur la pharmaceuticalisation des sociétés occidentales. Parmi ses projets de recherche en cours : une socio-histoire de la dépression au Québec ; l’usage des «smart drugs» en milieu universitaire.

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