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ACCROCHAGE2014                                                                                                  TERRITOIRES ET FIORITURES                                                                  Manuel Bisson | Kittie Bruneau | Raymond Dupuis | André Jasmin   Exposition collective du 20 août au 20 septembre 2014                                  Présence des artistes et de la chanteuse Elena Stoodley le 6 septembre de 14h à 17h

La Galerie Bernard présente, du 20 août au 20 septembre 2014, l’exposition collective Territoires et fioritures réunissant quatre artistes: Manuel Bisson, Kittie Bruneau, Raymond Dupuis et André Jasmin.

 L'exposition se conçoit autour d'enjeux liés aux territoires; personnels, réels ou imaginaires en passant par l’abstraction et l’espace tangible de la galerie d’art. Les œuvres offrent à la vue une forte dynamique entre présence et absence, entre enracinement et détachement. Par l’évocation de lieux oubliés, le tracé d'une ligne ou l'investissement du territoire de la toile, ces quatre artistes développent un langage personnel autour des multiples problématiques qu'engendrent les concepts: identitaire, géographique et frontalier, artistique et formel. La présentation des œuvres de cette exposition collective est une évidence; le résultat de la cohérence entre ces quatre artistes dont les genres et les styles distincts se rallient et nous exaltent.

 Les œuvres de Kittie Bruneau et de Raymond Dupuis sont marquées par des références et des appartenances à l’art amérindien et aux Premières nations, tandis qu'André Jasmin et Manuel Bisson explorent une abstraction dont les formes et les couleurs réfèrent, pour le premier, à la liberté du geste, alors que le second, développe une esthétique festive où s'allient coloris et faux-semblants.

 L’œuvre récente et incontournable de Kittie Bruneau s’impose par l'abondance et la richesse des couleurs et des signes qui cohabitent avec la représentation d'êtres, de bêtes et d'objets. L’artiste démontre un intérêt marqué pour les populations autochtones et les philosophies orientales dont elle a fait la découverte lors de ses nombreux voyages autour du monde. Au cours de ceux-ci,
Kittie Bruneau s’imprègne de la culture inca en Amérique du Sud et assiste à de nombreux pow-wows chez les Amérindiens de l’Alberta et du Québec. Elle s’initie aussi aux cultures asiatiques. Kittie Bruneau trace sa voie au-delà des discours esthétiques, des modes et des écoles. Sa maîtrise de la technique picturale et son style non conformiste ne lui suffisent pas; ce qui lui importe c’est ''d’avoir un monde à soi et en soi, mais aussi de le changer. Affirmer son monde, donne le droit de tout oser...''

 Raymond Dupuis revendique, à travers son art, ses origines autochtones par la présence de traces et de signes témoignant de sa descendance malécite. Ses œuvres lui permettent de redonner une voix à ce peuple ancien par l’entremise d’éléments de communication moderne désuets. Ses assemblages, évoquant des totems, sont construits à partir de pièces d’appareils électroniques divers. Il tente de reconfigurer les territoires oubliés et perdus de ses ancêtres, grâce à des sculptures murales ainsi que par des tableaux dont les compositions et le style ne sont pas sans rappeler ce mélange entre l’archaïque et la contemporanéité. Ses travaux rendent compte d’un lent glissement du temps dans l’expérience urbaine, en éclairant d’un jour nouveau son 'amérindianité''. Tel un nomade urbain, ses œuvres mettent de l’avant l’héritage culturel de ses précurseurs à travers les réalités du monde contemporain.

 André Jasmin utilise la couleur comme principal élément formel expressif et explore ses possibilités infinies. Son énergie singulière est le fruit de sa technique instinctive et impulsive, alors que son approche de l’abstraction découle de son observation de la nature. On retrouve, dans ses productions, le souci des formes et la liberté du geste. L’artiste construit et recherche des plans étagés, de différentes profondeurs, où des formes colorées sont contrebalancées par des lignes noires, des écritures impénétrables, des labyrinthes, des architectures imaginaires… La nervosité du trait contraste harmonieusement avec la douceur et la profondeur des couleurs. Ses œuvres intemporelles témoignent de l’énergie de cet être énigmatique et passionnant duquel naît une œuvre d'une richesse encore largement inexplorée.

 La recherche picturale de Manuel Bisson s'active par la rencontre de contraires et par l'exploration de contrastes. Ses investigations se font tout autant sur le plan de la forme que sur celui de la couleur en questionnant la planéité de la surface et la sémiotique des figures.  La peinture abstraite de Bisson suggère des formes que l’on associe au corps humain ou animal et à des formes minérales. Ainsi, les cheveux, poils ou pelages se superposent aux aplats de couleurs, parfois flamboyantes, fluorescentes ou, au contraire, délavées, voire salies, sur un arrière-plan effacé, absent. Sous ces explorations formelles se glisse, en trame de fond, une esthétique de la fête où pétards, banderoles, fioritures et couleurs éclatantes se dévoilent en abstraction. À la croisée d'une sincérité picturale et d'un ludisme usant de faux-semblants, la peinture de Manuel Bisson nous présente une œuvre originale où l'ornemental côtoie librement le formalisme.

Territoires et fioritures porte ainsi l’identité plurielle de la Galerie Bernard alimentant le dialogue entre cultures, temporalités, médiums et expressions artistiques. L’exposition offre une perspective inédite sur le travail des artistes qui ont contribué au succès de la galerie et est aussi l’occasion de présenter différentes générations de créateurs à notre public.

Source : Galerie Bernard

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